Une bonne soirée s annonçait pour l italien aux cheveux de geai, qui discutait avec le réceptionniste: il était un habitué de l endroit et connaissait a peu près tout le personnel, d ou l intérêt d avoir un métier dans le monde du spectacle, on connait du monde partout. Une jolie jeune fille qui portait une robe bleue et s était coiffée en une cascade de boucles brunes vint demander une table. Malheureusement, il ne restait qu'une table pour deux personnes, ce sui semblait ennuyer cette personne...Que Niccoló avait identifié depuis son entrée: elle était prof au pensionnat. Prof de quoi, c'était une excellente question. L accent chantant du jeune homme se fit entendre, tandis qu'il s exprimait dans un registre de langage des plus soutenus.
-
Ho prenotato in nome di Casanova dei Machiavelli...Oh! Bien le bonsoir, damoiselle. Il ne fut point fortuit que vous ne me reconnaissiâtes pas: je suis élève au pensionnat prodiges. Alessandro, je vous prie, montrez nous donc cette table,je me vois dans l obligation de décommander en dernière minute ma,réservation pour une table seul... j imagine que vous ne verrez aucun inconvénient a ce que je vous invite à manger en ma compagnie ce soir, je reste plutôt reclus d habitude, mais que voulez vous? Ceux qui ont pour talent les arts n ont pas pour habitude d avoir plus d amis que d outils de travail!
Le rire franc de Niccoló se fit entendre, clair et cristallin, tandis qu'il offrait galamment son bras a son invitée. Le réceptionniste, avant même que Niccoló aie terminé son geste courtois, leur désigna une table a proximité de la réception et des cuisines. Laissant retomber son bras le long de son corps avant que la jeune femme ne puisse l entrapercevoir, le vénitien tira une chaise en arrière et fit poliment signe à la jeune femme de s'y asseoir. Voila bientôt deux siècles que ce geste de politesse ne se voyait que dans les restaurants accueillant l élite de la société, les pétés de thune qui voulaient se délester de plus d or qu il n en faudrait pour se payer une voiture de luxe.
-J espère que vous ne vous offusquerez nullement de mon initiative, mais quitte a manger italien, autant le faire en bonne compagnie, n est-il pas?
-Excusez-moi de vous interrompre...un apéritif, mademoiselle? Comme d habitude pour vous, monsieur Casanova dei Macchiavelli?
- Baste, giaccomo! Mon ami, je vous ai cent fois dit de m appeler Niccoló! Je suis loin de vouloir renier mes origines, mais tant que je vous appellerais par votre prénom, appelez moi par,le,mien, je vous prie. Revenons à nos moutons: campari, comme d habitude, oui. Et vous, mademoiselle...Evannel, c'est-cela? Faites vous plaisir, ce soir, je vous invite!
Un clin d oeil complice échangé avec le serveur qui venait d arriver et en même temps que deux verres en cristal furent déposés discrètement sur la table, un petit bouquet et un chandelier, tandis que le vénitien usait de mille et mille stratagèmes avisés pour détourner l attention de,la professeur sans éveiller les soupçons.
~ Tant qu elle ne verra rien et sera occupée a s installer, tout ira bien...je comptais me donner en spectacle après manger, je vais peut être devoir revoir mes plans'...~